Article pour « Vlan- Echos » 22 octobre 2008.
Edition de Malmedy/Waimes

 

Sans-papiers... Pas sans dignité  !

 

Plus de 150 personnes ont participé au souper de solidarité avec les Sans-papiers ce vendredi 17 octobre dans la salle du Caillou Blanc. Ce n'est pas banal…
Organisée par le Comité malmédien pour le soutien aux sans-papiers, cette soirée voulait attirer l'attention sur un grand défi humain de notre société. Elle voulait aussi mettre en évidence les réactions positives que des citoyens de notre région, ici à Malmedy, apportent. Etonnant parfois… Mais la générosité dépasse quelquefois bien des préjugés.
« Qui sait vraiment ce que nous vivons ? » Beaucoup de personnes ignorent ce qu'est véritablement un « sans-papier ». Fuyant leur pays à la suite de situations (politiques ou économiques) dont nous avons du mal à imaginer la violence, arrivant chez nous déboussolés et sans droits, parfois exploités honteusement par des gens sans scrupules, les « sans-papiers » vivent cachés, comme dans une cave. Pourtant, nous les croisons. Ils sont nos voisins. Leurs enfants ressemblent à nos enfants. Nous les saluons dans la rue, à l'école. Ils veulent vivre... Simplement vivre.
Ils sont parmi nous à cause de la dictature, des matraques, de la faim ou du désespoir.
Lors de cette soirée, des témoignages du Bengladesh, du Kosovo ou du Togo ont montré quelques aspects de la réalité peu connue que vivent ces sans-droits.
Il y eut aussi des témoignages de personnes d'ici qui, parce qu'ils ont été un jour en contact avec une femme, un homme, un enfant, une famille « sans-papiers », décident d'en devenir solidaires.
Ces interpellations avaient bien leur place en ce 17 octobre : c'était la Journée internationale du Refus de la Misère. A l'heure où la faim dans le monde avance scandaleusement, où les changements climatiques sont déjà une réalité catastrophique dans certaines parties du monde, où l'économie casino et son argent fou accentuent la pauvreté, les « damnés de la terre » continueront à chercher à vivre, chez eux ou ailleurs, et certains viendront encore s'échouer dans nos contrées.
Bien sûr, la générosité ne règlera pas tous les problèmes du monde. Mais elle permet de donner une réponse urgente et humaine à un problème qui est bien là, qu'on veuille le cacher ou non, mais qui a le visage de personnes comme nous.

Oser prendre notre part de misère. Oser être humain… Participer avec nos moyens à soutenir ces personnes, c'est aussi notre dignité. Merci aux organisateurs de la soirée de nous l'avoir rappelé.