Plus de 150 personnes
ont participé au souper de solidarité avec les Sans-papiers
ce vendredi 17 octobre dans la salle du Caillou Blanc. Ce n'est pas banal…
Organisée par le Comité malmédien pour le soutien
aux sans-papiers, cette soirée voulait attirer l'attention sur
un grand défi humain de notre société. Elle voulait
aussi mettre en évidence les réactions positives que des
citoyens de notre région, ici à Malmedy, apportent. Etonnant
parfois… Mais la générosité dépasse quelquefois
bien des préjugés.
« Qui sait vraiment ce que nous vivons ? »
Beaucoup de personnes ignorent ce qu'est véritablement un « sans-papier ».
Fuyant leur pays à la suite de situations (politiques ou économiques)
dont nous avons du mal à imaginer la violence, arrivant chez nous
déboussolés et sans droits, parfois exploités honteusement
par des gens sans scrupules, les « sans-papiers »
vivent cachés, comme dans une cave. Pourtant, nous les croisons.
Ils sont nos voisins. Leurs enfants ressemblent à nos enfants.
Nous les saluons dans la rue, à l'école. Ils veulent vivre...
Simplement vivre.
Ils sont parmi nous à cause de la dictature, des matraques, de
la faim ou du désespoir.
Lors de cette soirée, des témoignages du Bengladesh, du
Kosovo ou du Togo ont montré quelques aspects de la réalité
peu connue que vivent ces sans-droits.
Il y eut aussi des témoignages de personnes d'ici qui, parce qu'ils
ont été un jour en contact avec une femme, un homme, un
enfant, une famille « sans-papiers », décident
d'en devenir solidaires.
Ces interpellations avaient bien leur place en ce 17 octobre : c'était
la Journée internationale du Refus de la Misère. A l'heure
où la faim dans le monde avance scandaleusement, où les
changements climatiques sont déjà une réalité
catastrophique dans certaines parties du monde, où l'économie
casino et son argent fou accentuent la pauvreté, les « damnés
de la terre » continueront à chercher à vivre,
chez eux ou ailleurs, et certains viendront encore s'échouer dans
nos contrées.
Bien sûr, la générosité ne règlera pas
tous les problèmes du monde. Mais elle permet de donner une réponse
urgente et humaine à un problème qui est bien là,
qu'on veuille le cacher ou non, mais qui a le visage de personnes comme
nous.
Oser prendre notre part de misère.
Oser être humain… Participer avec nos moyens à soutenir ces
personnes, c'est aussi notre dignité. Merci aux organisateurs de
la soirée de nous l'avoir rappelé. |